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LE PROTESTANTISME (XVIe s.)

Les précurseurs du mouvement protestant

 

Dieu a toujours suscité des personnes à chaque fois que
l’évangile était menacé afin d’arracher son peuple à l’apostasie
pour le ramener à lui. C’est ce qu’Il fit en choisissant des hommes
courageux en vue de sortir la vérité du vase catholique.
Pierre Valdo (ou Valdès), qui vécut vers 1200 en France, a
entrepris une réforme dont les principes étaient les suivants : les
chrétiens devaient connaître les Saintes Ecritures, les laïcs avaient
les mêmes droits que les prêtres, et notamment celui d’instruire
et d’évangéliser. Il considérait en conséquence, que le pape, les
évêques et les prêtres s’étaient attribué un pouvoir illégitime.
Ceux qui suivirent la doctrine de Valdo furent appelés les Vaudois.
Issus d’une autre mouvance mais d’inspiration semblable, les
«Pauvres de Lyon», que l’on appelait simplement «les frères»,
semèrent la Parole de Dieu dans toute l’Europe et connurent de
ce fait la persécution.
En 1380, en Angleterre, John Wyclif s’imposa comme chef
d’un mouvement anticlérical et anti papal. Sa doctrine reposait
sur la séparation de l’Eglise et de l’État, sur le retour à la Bible,
«seule source de foi», à laquelle on ne doit ni rien ajouter ni rien
retrancher. En 1376, Wyclif exposa la doctrine de l’autorité de
tous les chrétiens en Christ fondée sur la grâce. Pour lui, la
véritable Eglise était invisible composée de chrétiens en état de
grâce.
Jean Hus intervint, quant à lui, en 1400 en Europe centrale.
Il défendait les idées de Wyclif, brava les excommunications et
affronta les autorités politico-religieuses de Prague, auxquelles
il adressa le message évangélique. En 1415, âgé de 46 ans, il fut
brûlé vif, condamné par le concile de Constance.

Au XVIe siècle, l’un des plus célèbres réformateurs était le
moine allemand Martin Luther, qui devint ensuite professeur. Il
énonça sa doctrine du salut par la foi. Cette doctrine s’opposait
aux enseignements catholiques fondés sur le salut par les
oeuvres. En 1517, il fit un scandale en apposant sur les portes du
château de la ville de Nuremberg, où il enseignait, des affiches
reprenant «95 thèses» par lesquelles il dénonçait les dogmes
catholiques.
Au XVIe siècle, Dieu suscita ainsi Luther, Calvin et Zwingli
pour sortir la vérité du vase catholique.
Les réformateurs du XVIe siècle remirent sérieusement en
question le sacerdoce catholique. En effet, ils réfutèrent l’idée
selon laquelle le prêtre possèderait des pouvoirs particuliers
notamment celui de la transformation du vin en sang. Ils
dénoncèrent également la fonction de médiateur entre Dieu et
le peuple attribuée au prêtre. Ils encouragèrent les prêtres à se
marier et assouplirent la liturgie pour donner plus de participation
à l’assemblée. Enfin, ils supprimèrent la fonction de
l’évêque et réduisirent la fonction du prêtre à celle d’ancien. Pour
autant, les réformes entamées, bien que nécessaires et salutaires,
n’ont pas été menées jusqu’à leur achèvement.

Les vérités bibliques
enfermées dans le vase protestant

Malheureusement, les réformateurs enfermèrent, à leur
tour, certains éléments de la Parole de Dieu dans le nouveau vase
qui est celui du protestantisme. En effet, ils importèrent la
distinction catholique clergé-laïcs au sein du mouvement
protestant. Ils conservèrent la pratique de l’ordination qui est
un concept purement catholique. Ils supprimèrent le service du
prêtre pour le remplacer par celui du pasteur qu’ils revêtirent
d’une nouvelle tenue incluant le collet clérical.

Le cri de ralliement de la Réforme fut la restauration du
sacerdoce de tous les croyants. Cependant, cette restauration
fut seulement partielle. Luther (1483-1546), Calvin (1509-1564),
et Zwingli (1484-1531), affirmèrent seulement le sacerdoce du
croyant quant à sa relation individuelle avec Dieu. En d’autres
termes, les réformateurs rétablirent uniquement le sacerdoce du
croyant en faisant prendre conscience à chaque chrétien de son
accès individuel et immédiat à la présence de Dieu. Aussi
merveilleux que cela puisse être, ils ne firent pas mention du
sacerdoce de tous les croyants dans le cadre du culte collectif et
l’exercice du ministère. Les réformateurs proposèrent donc une
réforme inachevée de l’Eglise. Leur contribution principale
portait sur un point fondamental : désormais la Bible n’était plus
confisquée au profit d’une hiérarchie ecclésiastique mais elle
devenait accessible à tous. Toutefois, ni le rite catholique ni le
rite protestant ne réussirent à organiser les chrétiens selon les
règles fixées par les Saintes Ecritures.
Un point commun demeure entre ces deux confessions
majeures (protestantisme et catholicisme) de la chrétienté : le
peuple de Dieu est toujours sous la domination d’un conducteur
et de ses équipiers qui transforment les fidèles en spectateurs
silencieux. La Réforme luthérienne a aboli la hiérarchie
sacerdotale et l’a remplacée en partie par l’office du gouvernement
ecclésiastique des théologiens. Le duo «laïc et prêtre
consacré», fut remplacé par celui du «laïc et du théologien
régulièrement ordonné» (Rott : Presbyter, E.G., 78, p. 421).
Ainsi, dans les églises dites de la Réforme, le système clérical
que l’on avait théologiquement répudié fut rétabli. Avec Luther,
le pasteur devient le chef de l’église locale, le médiateur entre
Dieu et le peuple.
Calvin fut à l’origine de la doctrine du «cessationisme»
selon laquelle les dons spirituels et les ministères d’apôtre et de
prophète avaient cessé après la mort des apôtres de l’Eglise
primitive. Calvin avait enfermé les apôtres, les prophètes et les

dons de l’Esprit dans son propre vase. Pourtant, la Bible enseigne
que les dons et les ministères énoncés dans Ephésiens 4:11
continueront d’exister jusqu’à la fin des temps.
Le sermon (l’homilétique) devint la pièce maîtresse du culte
protestant alors que la Bible encourage la participation de tous
les membres lors des réunions d’églises (1 Corinthiens 14:23-
26). Or, pour les réformateurs, le culte protestant ne pouvait avoir
lieu sans le sermon composé d’un discours en trois points
comprenant une introduction, le sujet traité et la conclusion.

Source: La captivité de l'évangile par Shora Kuetu



12/11/2014
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